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Cinevor - quand le ciné devient illimité
28 janvier 2016

Critique de : Turbo Kid

 affiche turbo kid

Turbo Kid

Après l’époustouflant Mad Max : Fury Road sorti en mai 2015, les amateurs du genre post-apocalyptique se sont un peu retrouvés sur leur faim entre Terminator : Genisys qui ne valait pas grand-chose et le labyrinthe : la terre brûlée qui jouait la surenchère. Ne restait plus alors qu’à se rabattre sur un autre registre avec le très sympathique Seul sur Mars qui mine de rien se rapproche un peu du film post-apo par son fort aspect survival. Heureusement, une petite production québéco-néozélandaise de première fraicheur s’apprête à pointer le bout de son nez dans nos petits coins trop paisibles.

Turbo Kid nous envoie au cœur d’une zone aride où bien entendu la survie de chacun n’est assurée que par sa capacité à s’adapter et à se défendre. Comme d’habitude dans ce genre de film, une partie de la population tente de vivre honnêtement tandis que le reste oublie toute morale pour prendre par la force ce qui peut avoir de la valeur. C’est dans ce contexte très classique que l’on découvre notre personnage principal, un ado solitaire toujours à la recherche d’objets cool à ajouter à sa collection, en particulier s’il s’agit de comics Turbo Kid dont il raffole. Le jeune homme rêverait d’adopter l’attitude courageuse et les super pouvoirs de son héros. Par un hasardeux concours de circonstance, il se trouve que notre petit gars va faire une découverte qui lui procurera la force qui lui manque.

Un scénario qui ne cache pas sa grande banalité, il faut bien l’avouer mais après tout, Mad Max : Fury Road ne nous offrait pas spécialement mieux. Si Turbo Kid garde accroché ses spectateurs malgré ses rebondissements un peu quelconques et prévisibles c’est très certainement parce qu’il part dans le domaine de la comédie (pas loin de la parodie) où l’on pardonne plus facilement les faiblesses scénaristiques tant que le divertissement est au rendez-vous. Pleins de méchants vilains-pas beaux, des courses poursuites à vélo mais surtout des effets spéciaux à l’hémoglobine exagérée qui feraient passer le film 300 pour une production -5 ans : voilà déjà de quoi mettre le spectateur dans l’ambiance. Mais ce qui finit de convaincre, c’est certainement l’atmosphère des années 80 qui ressort tout du long, ce côté stéréotypé chez les personnages, les objets ringards que le personnage trouve mais surtout ce laisser aller un peu irréfléchi, ce côté rentre dedans bien caractéristique.

Avec tout ça Turbo Kid pourrait sembler dénué de tout intérêt intellectuel mais il est construit sur plusieurs oppositions et s’ouvre vers quelques questionnements un peu banals mais toujours pertinents. Notre ado vit d’abord en relative sécurité dans son coin puis va découvrir la vie à plusieurs. Bien que la nouvelle venue lui offre de bons moments les risques et les efforts à fournir ne sont plus les mêmes qu’avant et il faudra désormais se dépasser pour protéger son amie. On se demande alors dans laquelle des deux situations notre personnage serait le plus heureux et même si le film tend à aller vers le second choix le spectateur pourra trouver sa propre réponse.

Turbo Kid offre aussi un questionnement identitaire sur l’essence de l’être humain (mais là je ne peux pas en parler sans spoiler).

Enfin, en creusant encore un peu, on pourra se questionner sur l’importance de la femme dans notre société. Quasi inexistantes dans ce film, la société dégénère au profit de la violence et de la destruction. Peut-être les femmes étaient-elles le rempart contre la folie des hommes, les garantes de notre pérennité ?

Quoi qu’il en soit, à défaut d’être vraiment original, Turbo Kid est un petit film sympathique et sans grande prétention qui plaira aux amateurs de films de genre pas trop regardants sur ses petits défauts.

 

Note : 3.5/5

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